Mes petites étoiles magiques
Il est un lieu en France, une colline magique où l’ on aperçoit des gens à la posture étrange, poussant de petits cris de joie de temps à autre.
Que font-ils dans cette colline rocheuse et parfois glissante ?
Le regard fixé vers le bas, accroupis ou assis par terre et grattant le sol, on aurait dit des chats faisant leurs griffes.
On a beau se rapprocher, on ne voit rien… ils grattent ils grattent…
L’oeil du novice n’entrevoit que du sable de roches…
D’ailleurs le novice ne s’aventurerait pas dans cette falaise rocheuse.
Et que signifient ces petits cris jubilatoires que l’on entend de temps en temps?
Ces mystérieux aventuriers cherchent simplement les petites étoiles de Sion.
La colline de Sion culmine à l’altitude de 497 mètres à 30 Km au sud de Nancy.
Elle est la seule colline des environs et offre ainsi un merveilleux panorama à 360°, en faisant le tour de la colline aux différents points de vues.
Les petites étoiles
Petites merveilles de la nature.
Porte-bonheur pour les romantiques.
Ce sont des fossiles de lys de mer, animaux marins, vivant ici il y a environ 80 millions d’années, pendant l’ère secondaire où la région était submergée par les océans.
Des traces dans le sol sont témoins d’une activité traditionnelle chez les visiteurs de la colline : rechercher ces fameuses « étoiles ».
Voici deux origines des étoiles de Sion. minimix préfère la première.
Origine légendaire des étoiles de Sion :
Entre Sion et Vaudémont se trouve un lieu appelé « le saut de la pucelle ».
Cet endroit dangereux est une forêt qui s’est développée aux abords et sur toute la hauteur d’une falaise.
La légende raconte que la princesse de Vaudémont, très attachée à la vierge, aimait prier dans le sanctuaire de Sion.
Un soir alors qu’elle revenait à cheval du sanctuaire, elle croisa le chemin d’un cavalier aux mauvaises intentions. Très amoureux de la fille du seigneur de Vaudémont, il voulait s’emparer d’elle.
Dans sa fuite, la princesse implora la bonne vierge de Sion qui, dans la nuit, prit une poignée d’étoiles dans le ciel pour les projeter dans les yeux du cavalier et de sa monture.
Le cheval aveuglé tomba dans le précipice avec son cavalier. La princesse fut ainsi libérée de son poursuivant.
Cachée par les grands arbres, la falaise n’est pas très visible pour un cavalier qui se déplaçait la nuit. Ce qui rend cette histoire possible.
D’ailleurs une barrière protège les lieux.
Origine géologique des étoiles de Sion :
Pendant toute l’ère du secondaire, qui commença il y a 150 millions d’années, la mer occupait tout le bassin parisien auquel la Lorraine et la région de Sion sont géographiquement rattachées.
Apparues il y a 420 millions d’années, les encrines, apparentées aux oursins et aux étoiles de mer, étaient une sorte de lys de mer que l’on trouve aujourd’hui dans les mers chaudes.
Elles se fixaient au fond marin à l’aide d’un long pédoncule, rappelant les vertèbres de la colonne vertébrale.
Vers la moitié de l’ère tertiaire, il y a 60 millions d’années, le plissement alpin a repoussé la mer et les encrines, fixées au sol, se sont fossilisées sous forme d’étoiles simples à cinq branches, ou d’étoiles superposées. Ces fossiles se trouvent en grattant un peu le sol de la colline de Sion.
Les Celtes déjà fréquentaient la colline, les Romains ont suivi, et au IVe siècle le culte de la Vierge apparut.
Où trouver les petites étoiles ?
Vous le promettez, vous ne le dites à personne ! On en trouve plein sur les pentes rocheuses en bas de la stèle à l’effigie de Barrès.
Quelques mots sur Maurice Barrès:
Maurice Barrès est né à Charmes, dans les Vosges, le 19 août 1862. Fils d’un receveur des impôts, il fera une partie de ses études au collège catholique de La Malgrange à Nancy. Il monte à Paris dès 1883 où, après avoir publié des articles politiques et sociaux remarqués dans des revues d’avant-garde, il fonde la sienne « Les Taches d’encre » en 1884. Barrès est un intellectuel acteur majeur du mouvement nationaliste, et malgré de nombreux écrits résolument orientés dans ce sens, il commettra de beaux romans, notamment ce qui probablement son chef d’œuvre « La Colline inspirée » en 1913 qui a pour cadre la colline de Sion-Vaudémont. Il meurt à son hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, 92, 4 décembre 1923. La lanterne des morts élevée à sa mémoire sur la colline est inaugurée le 23 septembre 1928 et la stèle à son effigie devant l’Hôtel de Ville de Charmes le sera le 2 novembre 1952.